Il n’a jamais été autant question de réseau dans notre société actuelle. Facebook, Instragram ou encore LinkedIn ont brisé les frontières en matière de réseautage. A côté de notre réseau physique, se met en place un autre, puissant et presque illimité : le réseau virtuel. Notre pouvoir de se relier est devenu infini. C’est même un enjeu primordial dans le monde professionnel. Et si le futur appartenait aux personnes et organisations aptes à tisser des liens de qualité ? Petit tour d’horizon des bonnes pratiques pour assurer en networking. 

C’est peut-être la question du moment par rapport à votre activité : comment développer mon réseau professionnel ? A l’heure actuelle, l’explosion des médias sociaux (Facebook, Instragram, LinkedIn, Pinterest, …) a contribué à repenser nos rapports aux gens. Physiques, bien réels, ils sont passés à des rapports virtuels, à distance. Le potentiel offert par les médias sociaux est immense. J’ai souvent entendu – par confort et réassurance – que la seule présence sur les médias sociaux était suffisante pour disposer d’un réseau. « C’est se contenter de regarder le doigt et non la Lune qu’il pointe » rétorque Geneviève Morand et Michel Sintes dans leur ouvrage L’art de développer son réseau relationnel (2014).

Oui, bien sûr, à l’heure de la digitilisation de notre environnement, développer son activité en dehors de médias sociaux peut apparaître comme une hérésie. Y être présent semble incontournable. Reconnaissons-le, les médias sociaux ont permis de démultiplier nos capacités d’échange avec des personnes inaccessibles il y a encore une dizaine d’années. Ils nous offrent également la possibilité de garder un contact à distance avec des contacts dits « faibles ».  » A combien de personnes vais-je me connecter aujourd’hui ?  » Les possibilités quantitatives sont réelles. Se connecter à 100 personnes se fait presque en 3 clics de souris.

Les médias sociaux sont un concept marketing. Romain Rissoan, entrepreneur digital et expert dans les réseaux sociaux ne s’y trompe pas : devenus à la mode, ils créent une dépendance de sorte qu’il devient très difficile de s’en passer. « D’un côté, nous ne pouvons négliger l’importance des technologies quelles qu’elles soient. De l’autre, il faut relativiser leur importance car elles restent un support permettant de faciliter ou développer nos actions réelles  » observe-t-il. La techologie doit se penser avant tout au service de la création de liens de qualité. Une façon de promouvoir, pour utiliser des mots d’actualité, un réseautage en plein conscience.

Cultiver son réseau comme un jardin

Cultiver son jardin

Geneviève Morand et Michel Sintes (2014) recourt à une image poétique et très parlante pour illustrer le potentiel de notre réseau. Imaginez un jardin en pleine floraison estivale. Prenez 2 minutes et visualisez 4 étapes :

L’inventorier : ses formes et ses contours.

Le qualifier pour mieux connaître et comprendre la nature de chaque plante.

Le développer en faisant pousser de nouvelles espèces, en laissant d’autres pousser.

Le cultiver en en prenant soin, en arrosant les espèces qui y poussent.

Tout bon jardinier responsable procède à ces 4 étapes pour faire de son espace vert, un espace structuré, organisé, généreux, productif, authentique, à son image et choyé.

Imaginez maintenant que ce jardin est votre réseau. Avoir une vue claire de votre réseau vous fait prendre conscience qu’il est déjà plus riche que ce que l’on imagine. Cela permet également de reprendre contact avec des personnes qui avaient disparu de notre champ de vision et qui ont pourtant quelque chose à nous apporter. Chaque personne à laquelle vous êtes lié, de près ou de loin, joue un rôle identifiable. Par exemple, avez-vous dans votre réseau ce que Malcolm Gladwell appelle des « connecteurs », qui eux-mêmes connaissent beaucoup de monde et dont la force est de relier les gens. La clairvoyance est un bon moteur d’action. Avoir une vue plus claire permet d’agir de manière éclairée. Le tout étant de passer à l’action, d’aller vers des contacts qui nous apportent et de nourrir les relations directes.

Il n’y a pas de recette magique, il s’agit de trouver ce qu’il convient. « Aujourd’hui, ce qui fait le différence, c’est la capacité des personnes à créer des liens créatifs, c’est-à-dire de voir dans chaque rencontre le projet qui peut naître, non pas de deux monologues, mais de la rencontre  » estiment les deux auteurs.

 

Faire de son réseau, un atout pour votre activité

 

Voici 10 clés pour transcender le potentiel de votre réseau :

Savoir demander : il n’existe pas de cours sur comment demander. Pourtant, faire une bonne demande qui ne mettra pas votre contact dans la gêne ou l’embarras est une clé de réussite. Elargir le champ des possibles à travers une question non réductrice : encore et toujours le pouvoir des mots.

 Oser exprimer un besoin : la rencontre se nourrit de personnes avec des savoir-faire uniques et particuliers. Le faire savoir est tout aussi primordial. Pour Lisa Fecteau, cheffe d’entreprise québécoise, il n’y pas d’entraide sans expression d’un besoin.

 Poser des questions : s’interesser à l’autre, connaître ses problématiques, ses attentes. C’est une des meilleures façons de créer du lien et de réciprocité. Et de faire faire réfléchir et progresser votre interlocteur.

Donner avant de recevoir : c’est une de mes convictions les plus profondes et une découverte de tous les instants. Et les gens l’oublient souvent : en matière de communication, c’est avant tout une question de don/contre-don. Pour recevoir dans tout échange, il faut savoir donner. Donner de sa personne, s’impliquer, donner de son temps (raisonnable). Les comportements opportunistes sont vite démasqués. Il y a une sorte d’effet d’auto-régulation qui se met en place. Par contre, donner n’est pas une garantie implacable de recevoir, sachez-le !

S’ouvrir aux liens faibles : nous surestimons trop souvent l’influence des liens forts, ces relations régulières (famille, amis, collègues). Par contre, la puissance des liens faibles est largement sous-estimée. Avez-vous déjà pensé aux opportunités offertes par des contacts sporadiques et rencontrés occasionnellement ? Elles sont fréquentes. Des liens faibles deviennent forts lorsque, s’ils sont diversifiés, permettent de pénétrer d’autres réseaux que ceux constitués par les liens forts.

Choisir ses réseaux selon un objectif : Posez-vous la question: pourquoi intégrer tel groupe de discussion, tel réseau d’affaires ou social ? Faire le point sur les réseaux, associations, groupes dont vous faites partie, est une bonne chose et évaluez l’objectif qui vous pousse à vous connecter. Si vous intégrez un réseau, pour disparaître dans la nature après, cela vous dessert et n’est pas enrichissant. Gardez le cap.

 Etre systématique : Créer des repères et des rendez-vous peut se révéler être une très bonne idée (tous les jeudis, tous les premiers lundis du mois,…). Soyez ouvert, proactif pour créer et faire perdurer le lien.

Ecouter encore et encore : l’écoute active, vous connaissez bien sûr. Le mot est très en vogue dans un contexte où les échanges de communication se virtualisent et sont plus volatiles. Beaucoup de thérapeuthes le remarquent : les problèmes de communication trouvent leur source dans des dialogues de sourds, où chacun parle pour réagir aux propos et donner son point de vue. Car il est très difficile d’être écoutant, de faire l’effort d’accueillir ce que l’autre a à dire. Ecouter activement est pourtant la meilleure manière d’enfiler de nouvelles lunettes pour voir le monde, de se décentrer et de comprendre et répondre aux besoins de l’autre sans jugement.

Etre dans une attitude de réceptivité : là encore je ne vous ferai pas l’injure de vous questionner sur votre connaissance de la méditation. La pratique connaît un succès fulgurant. C’est même, à entendre les récents débats, une voie de salut dans un contexte de bouleversements et d’incertitude à tous niveaux. Je suis d’avis que cet engouement méditatif est un retour de manivelle, un point de non retour face à une injonction à l’activité, l’action et la performance qu’induit notre culture occidentale (l’émissivité). Au risque de se perdre. Face à cette sensation de courir partout, de devoir s’activer de tous les côtés, de faire ses preuves, la méditation devient une bulle d’oxygène nécessaire. Elle apprend ce à quoi nous n’avons pas été éduqué et ne sommes pas habitués : écouter son environnement intérieur et extérieur à travers ses états d’âme, ses émotions ou encore les sons qui nous entourent.

Un NON est le début d’un OUI : cette phrase peut changer une vie, ou du moins, amener à changer sa vision des choses. Non, ce n’est pas parce que l’on agit là maintenant qu’un effet immédiat va se produire. Tout n’arrive pas quand nous l’avons décidé ou dès qu’une action se produit. La loi du 85/5 est d’or : dans 85 % des cas, un projet, une action commune ou une embauche, se concrétise entre deux personnes ou un groupe après 5 rencontres. Je reprends ici la maxime de Fabian Olicard, mentaliste, conférencier et procrastinateur abstinent : « le travail ne paie pas toujours, mais la masse de travail paie toujours un minimum« . Eloge de la patience, l’endurance et la persévérance.

L’âge de la « Création Communication « 

 

Cerveau, nerfs, émergence d’altérité, sensibilité, intelligence collective, réseaux, troc informatique, systématique, complexe, interactivité, connecté. Autant de mots pour décrire le paradigme dans lequel nous évoluons. Les formes de communication gagnent en interactivité tout en se digitalisant. Boris Cyrulnik, neuropsychiatre qui a popularisé la notion de résilience, a bien observé ce paradoxe : la communication s’est incroyablement améliorée, en même temps la co-existence s’est elle aussi profondément altérée. C’est un des risques dans une société cyberconnectée.

L’enjeu de reliance devient d’autant plus primordial à l’ère des réseaux, car la création de réseaux permet de construire des conditions de facilité pour rencontrer de plus en plus de relations diversifiées, d’idées nouvelles. Plus que les réseaux technologiques, ce sont les réseaux humains qui utilisent ces technologies qui développent une créativité collective. Créer ce lien, durablement et qualitativement reste un défi dans nos vies privées comme professionnelles.

 

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