Les médias sociaux sont devenus incontournables. Véritable effet de mode et concept marketing, le monde de l’entreprise ne peut plus guère les ignorer. Entre présence et retour sur investissement, et si la clé résidait dans une approche à la fois agile et itérative.

 Les effets de mode sont souvent excessifs, c’est vrai. Il est aujourd’hui difficile de se passer des médias sociaux, tant ceux-ci ont bouleversé nos habitudes de vie, nos comportements et notre organisation quotidienne. Jusqu’à un certain point. Il est effectivement devenu presque banal de s’envoyer un email pour convenir de se voir ou faire de la prospection de clients à des dizaines de milliers de kilomètres de nous ,alors que des clients à quelques kilomètres recherchent nos services activement.

 Sécurité, traçabilité, rapidité et facilité : les raisons sont nombreuses quant à l’usage des médias sociaux dans notre vie professionnelle comme privée. La promesse d’interaction avec des contacts faibles, c’est-à-dire l’accès à une audience presque illimitée est en soi un argument de poids en faveur de ces nouveaux moyens de communication virtuelle. Pour autant, leur nécessité se pose en même temps que leur utilité se confirme. L’opportunité que représentent les médias sociaux peut vite se transformer en menace.

 Je vais prendre un exemple au combien parlant : les données fournies par rapport à Facebook nous apprennent qu’il existe, en 2019, plus de 60 millions de pages d’entreprises et plus de 5,5 milliards de fans de pages. Après lecture de ces chiffres, quelle entreprise serait encore assez audacieuse pour ne pas rejoindre ce média social ? Mais quelle est la visibilité réelle d’une page d’entreprise quand on sait que plus de 20 millions d’internautes deviennent fans quotidiennement ?

 

 

 Le digital n’est pas une science exacte

 L’argument quantitatif ne peut éclipser celui de la qualité. Beaucoup d’entreprises ont ainsi découvert que leur seule présence sur les médias sociaux est nécessaire mais pas suffisante. La curiosité immédiate et le besoin à court terme laissent place à une interrogation : celle de la rentabilité des actions via ces technologies.

 Les médias sociaux aident à construire une identité numérique et une e-reputation pour les entreprises. C’est également là que se trouvent leurs cibles potentielles. En même temps, le temps passé sur les réseaux sociaux, qu’il soit professionnel ou privé, peut être rapidement du temps perdu. C’est un fait, reconnu par le fondateur de Facebook lui-même : les médias sociaux peuvent rapidement devenir addictifs et chronophages. A tel point que ce temps perdu aurait bien souvent pu servir à penser et mettre en forme des projets importants ou encore rencontrer des prospects.

 Véritable terrain de jeu pour certains, environnement étranger pour d’autres, le monde digital n’est pas inné. Il nécessite préparation et une approche agile basée sur un processus itératif. Encore trop peu d’entreprises qui investissent le terrain des médias sociaux ont intégré cette réalité : il n’existe pas de recette magique. L’histoire ne se répète pas sur le digital. L’action que votre concurrent a mené avec succès ne produira pas le même résultat de votre côté. Frustrant, certes, mais véridique.

 Ce constat étant posé, il serait tout autant incensé de se poser des oeillères et ne pas prendre un peu de temps pour observer les réussites et les échecs des autres. Le maître-mot reste la créativité en matière de médias sociaux. Et la créativité n’est rien d’autre que la reproduction d’actions et de concepts observés réinterprétés. Autrement dit, s’inspirer pour créer son propre concept.

Par exemple, une erreur de communication de la part d’une marque peut se transformer en une opportunité de créer plus de lien à travers une page Instagram. Une personnalité publique ou un dirigeant, comme on l’a vu, peut choisir d’humaniser son entreprise et son approche à travers la création d’un blog. Ou encore, un collectif sur l’entreprenariat peut se donner l’opportunité de fédérer une communauté d’entrepreneurs à travers un podcast, format d’avenir. Peu importe dans quelle cour cela se joue – web 2.0 ou microblogging -, la vraie question est de savoir ce que les actions menées rapportent et comment elles ont été conçues.

 

Le virtuel au service du réel

Prendre le train des médias sociaux en sifflotant, sans connaître sa destination ne mène généralement pas loin, voire nulle part. Une approche gagnante exige un minimum de stratégie et de fixer un/des objectifs qui peuvent être mesurés à tout moment. Voici une liste non exhaustive d’objectifs simultanés ou isolés à envisager sur les médias sociaux :

– Créer ou fédérer une communauté

– Interagir

– Sensibiliser

– Recruter

– Vendre

– Produire/ créer des idées nouvelles

Les objectifs définissent les actions à mener. Le ton et le registre émotionnel sur lesquels s’appuyer ont également toute leur importance. Ils doivent être cohérents, authentiques et partagés par le récepteur du message. Se concentrer sur les moyens – humains, organisationnels et techniques – pour se poser les bonnes questions :

✔️  Se focaliser sur le média social qui va servir votre objectif et vous permettre de l’atteindre avec efficacité, c’est-à-dire sans trop laisser d’énergie. Courir trop de lièvres à la fois dessert et éparpille le message.

✔️ Définir un temps limité à consacrer aux médias sociaux (X heures par semaine, tels jours, toutes les semaines par exemple). L’heure de publication d’un message sur une plateforme particulière a son importance. Diffuser un message est avant tout une question d’attention disponible de vos cibles.

✔️  La clé du succès aujourd’hui est la synchronisation des médias sociaux. Cela permet de gagner un temps précieux en évitant de répéter les mêmes actions et de se décourager.

✔️ Etablir une plan d’action sur minimum deux mois afin d’avoir une vue en surplomb. Quelle ligne éditoriale ? Quelles catégories de contenus et de thématiques ? Anticiper et intégrer les éventuels imprévus (événements, actualité) pour surfer dessus si cela en vaut la peine. Intégrer les temps de réponse si l’objectif est principalement d’interagir. Il est toujours judicieux de ne pas répondre tout de suite à chaque publication qui le demande. Histoire de prolonger la vie de votre publication et de ne pas passer 7h par jour à cette tâche.

✔️ Tabler sur des objectifs SMART. Le mieux étant l’ennemi du bien, mieux vaut s’attarder sur des objectifs réalistes et morcelés, pour ensuite les élargir. J’ai adopté depuis quelques temps déjà cette adage : 1 vaut mieux que 0. Nombre de projets, surtout dans le domaine digital, ont été abandonnés car ils étaient irréalistes ou trop ambitieux dès le départ. Les petites victoires sont souvent plus nourrissantes. Les médias sociaux sont un marathon, ils demandent de l’endurance. Partir en trombe est la meilleure façon de s’épuiser et de vite disparaître des radars.

✔️  Digital ou pas, à distance ou pas, un processus de communication reste un processus de communication. Au plus la parole est sincère, authentique, incarnée, au plus le public y adhère car il y a échange. Les médias sociaux sont un formidable outil de personnalisation aussi. Le tout est d’être à l’affût et d’intégrer le feedback pour être en phase avec vos interlocuteurs. Il faut être capable de donner pour recevoir, cela reste encore et toujours vrai.

✔️ Choisir les indicateurs qui serviront à évaluer si l’objectif a été atteint ou pas. Des chiffres concrets par exemple par rapport à des commentaires, desvisites de votre site, de vos différentes pages.

✔️ Ne jamais jeter le bébé avec l’eau du bain. Un objectif qui n’est pas rempli n’est pas mauvais en soi. Il demande des réajustements. Dans de nombreux cas, c’est l’engagement, c’est-à-dire la prise en compte des besoins et des attentes des cibles qui peut être améliorée. Le contexte est une variable d’ajustement qui vaut la peine d’être testée.

In fine, le temps consacré aux médias sociaux doit être profitable : il doit vous aider à construire votre image de marque, faire parler de vous, engager une relation qui soit de longue durée. Si le constat n’est pas satisfaisant, rien ne sert de s’épuiser. Il n’y a pas qu’un chemin de réussite. Faire comme tout le monde ne devrait jamais être une motivation à continuer dans une voie. Séduisante et ominpotente soit-elle.

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